Les origines de la cotte de mailles
Des origines celtiques.
La cotte de maille est un assemblage d'anneaux de mailles en acier de diamètre relativement réduit en un vêtement offrant une protection défensive au corps humain.
Les premières attestations archéologiques en font une invention des Celtes.
En Gaule, outre les trouvailles archéologiques, la statuette dîtes du "guerrier de Vachères", datée de l’époque Augustéenne, montre un gaulois - peut-être alors auxiliaire dans les armées de Rome - portant un exemplaire de ces cottes de mailles.
Cette statuette recèle pour l'historien bien des trésors car elle est très détaillée et permet ainsi de mieux comprendre la forme et le port de cette protection, nommée alors lorica hamata
Les traces archéologiques indiquent des anneaux de petits diamètres : 6 mm en moyenne
L’évolution médiévale
Au Moyen Âge, la cotte de mailles perdure comme vêtement de protection.
Au haubergeon court, on rajoute peu à peu des éléments supplémentaires (avant-bras, puis moufles de mailles, camails, ventailles, et enfin chausses de mailles) pour former ce que les médiévistes appellent la lorica integra.
Lorsque l’on regarde les sources iconographiques du bas Moyen Age on peut se rendre compte que ces cottes de mailles intégrales appelées lorica integra seront pour les cavaliers. Les cavaliers portent aussi des jambières de mailles venant protéger jusque sur le dessus du pied. Ces jambières étaient ouvertes sur l’arrière et attachées par un laçage jusqu’au début du XIIIème siècle. Par la suite elles seront complètement fermées et venant ainsi entourer complètement la jambe.
Les piétons quand a eux seront un peu plus légers. Ils ne porteront pas de jambières de mailles pour des raisons que l’on comprend facilement. On pourra retrouver alors des cottes de mailles plus simples avec des manches mi longues venant sur la moitié des avant bras et que l’on va appeler des haubergeons.
Les cottes de mailles vont se démocratiser à travers tout le monde médiéval mais vont petit à petit être réduites à leur plus simple utilisation vers la fin du moyen age du fait du développement des armures de plates.
C'est-à-dire uniquement en haubergeon ou encore seulement de petits morceaux de mailles qui vont venir protéger les points faibles des armures comme les aisselles ou l’aisne. Les cottes de mailles vont ainsi être utilisées en gousset, jupe ou encore en col de mailles. Le haubergeon devenant ainsi une protection de base du piéton de petite condition.
Mais les cottes de mailles ne vont pas pour autant disparaître définitivement à l’avènement de la Renaissance. Elles continueront à être utilisées en Europe pendant encore la période du XVIème siècle.
L’évolution à travers le monde
La cotte de mailles continuera à être utilisée à travers le monde et ce jusqu’au XXIème siècle . On va la retrouver en Inde dans certaines unités militaires indiennes ou l'on a continué à porter les cottes de mailles et ce jusqu’au XVIIème siècle. En revanche ,aujourd’hui elles sont devenues des éléments décoratifs de parade comme les cottes de mailles portées par les éléphants lors de grandes fêtes religieuses.
Les cottes de mailles ont aussi étaient utilisées au Japon chez les guerriers Samouraî mais d’une conception différente de l’Europe.
On va retrouver les cottes de mailles en Orient lors des premières croisades ainsi qu'à Bizance.
Données techniques : la taille des anneaux et la forme
La taille et la forme des anneaux des cottes de mailles ont été très variées à travers les ages. Ainsi donc on peut retrouver des anneaux de forme ronde, plate ou lenticulaire. Avec un rivetage dit en coin , avec un rivet rond ou encore avec un rivet directement conçu dans la masse de l’anneau. Le diamètre intérieur des anneaux de cottes de mailles a aussi été très varié : de 4mm jusqu’à du 14mm.
Et le montage des cottes de mailles pouvaient être en riveté intégral ou dit en alterné avec un anneau plein plat découpé à l’emporte pièce. D’ailleurs le montage dit en alterné a été le cas pour les cottes de mailles romaines ou encore certains modèles de cottes de mailles viking retrouvée à Ghermundu en Norvège.
Il était courant aussi de retrouver sur une même cotte de mailles, des anneaux de tailles différentes. Par exemple certains haubergeons avec col pouvaient avoir des anneaux plus larges au niveau du col pour permettre de faire passer entre les anneaux une bande de cuir pour rigidifier l’ensemble cf le Deutsh historish museum qui conserve un des rares exemple dans ce domaine.
Il n’est pas rare, non plus, qu’une même cotte de mailles ait subit des transformations au fil du temps. Des rajouts, des réparations ou encore des découpes de morceaux pour des usages multiples et variés ont pu être effectuées. Ainsi on peut retrouver des morceaux de cottes de mailles découpées d’un ensemble pour permettre de le monter sur un casque.
On peut dire que la cotte de mailles a su traverser une très longue période d’histoire militaire de l’antiquité à nos jours. Elément premier de l’équipement du soldat, elle s’est vu disparaître avec l’évolution de l’armement et de l’évolution technologique des armures défensives. Mais la cotte de mailles reste, dans la mémoire collective Européenne, indissociable de la chevalerie. Elle fut utiliser sous toutes les formes et pour pleins d’usages mais la cotte de mailles perdurera comme une pièce défensive mythique. |